L’anti-paradis fiscal


L’imposition, quand elle est abusive, ne manque pas de m’excéder. Vous devinerez donc à quel point j’ai dû faire preuve de patience quand, à l’occasion d’un congrès à Bari il y a quelques temps, un de mes collaborateurs s’est mis en tête de me persuader qu’il fallait imposer encore plus les plus grandes fortunes en France. Son propos m’a, disons-le tout net, semblé dangereux et très réducteur. S’il y a bien un truc que j’ai compris au fil du temps, c’est que les impôts comme les aides sociales concourent de façon perverse à détériorer l’ardeur des travailleurs. Et ce raisonnement vaut, qui plus est, autant pour celui qui est imposé que pour celui qui touche des aides ! Il n’est pas besoin d’être un énarque pour comprendre qu’une exigence trop forte d’égalité détruit la capacité de croissance de la société. Parce que la richesse est une denrée limitée, une trop grande redistribution des richesses mène à moins de richesse. Pour tout dire, rien que le fait de sortir un couteau et d’indiquer qu’on projette de trancher une tarte suffit à faire rétrécir cette dernière ! Pour le dire d’une autre manière, celui qui favorise l’imposition systématique concourt à faire fuir celui qui le nourrit. En effet, les individus les plus productifs, quand il sont systématiquement taxés, sont de fait dissuadés de participer à la richesse totale. Les citoyens les moins productifs, quant à eux, sont aussi confortés dans l’idée de ne pas participer à cette même richesse, puisqu’ils sont les plus subventionnés. A force d’égalité, donc, on finit par bloquer le système. Et tout semble montrer que dans quelques années, ce problème prendra des proportions encore plus importantes. Le choix est simple : il faut choisir entre davantage de prospérité et moins de désir de redistribution, ou une redistribution à hue et à dia, quitte à ébranler la base de cette richesse. Attention, loin de moi l’idée de prôner l’inégalité : une disparité trop grande n’est en aucun cas souhaitable. On sait bien que dans une société où les inégalités sont trop fortes, le fossé qui séparre les classes privilégiées des plus démunies ne permet jamais de maintenir la cohésion sociale, et conduit à des révolutions. Mais je reste aussi persuadé qu’une recherche abusive d’égalité est elle aussi toxique, car elle porte atteinte à la croissance. Mais comme j’ai pu le constater lors de ce congrès, c’est que ce type de discussions n’est pas facile, tant elle fait ressurgir des postures politiques plus que des arguments rationnels… Davantage d’information sur l’organisation de séminaire à Bari en surfant sur le site internet de l’organisateur.


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