Adieu, parfums industriels


Adieu, Jean-Paul, adieu Calvin, adieu Paco. Adieu Thierry, adieu Yves Saint, adieu Dolce. Je ne vous porterai plus, désormais. En effet, j’ai à présent mon propre parfum, qui n’appartient qu’à moi et ne sera porté par nul autre. Et pour cause : je l’ai conçu moi-même et suis le seul à en connaître la formule ! Je l’ai en effet réalisé au cours d’un atelier de parfum à Lyon. Pourtant, quand on m’a offert cette activité inhabituelle, je n’étais pas en joie : j’ai remercié poliment, mais il a fallu qu’on approche de la date limite de validité du bon pour que je me force à en profiter. Mais en définitive, comme Edith, je ne regrette rien. Non, rien de rien. Car une fois lancé, je me suis amusé comme un gosse à mélanger les différentes essences, obsédé par l’idée de trouver l’accord parfait. Et à défaut d’avoir réussi, je crois que je ne m’en suis pas trop mal sorti. Contrairement à ce que je m’étais imaginé, l’atelier d’un parfumeur est loin d’être rustique : on a plutôt le sentiment d’être dans un labo : chaque apprenti-parfumeur est assis devant un orgue où trônent plus de 120 flacons d’essences de toutes sortes. A cela s’ajoutent deux bocaux, des languettes, des seringues et du papier (afin de rédiger la formule, sans quoi il serait impossible d’en refaire par la suite !). Concrètement, on compose son parfum en se basant sur une chose qu’on appelle la « pyramide olfactive ». Cette pyramide, du haut de laquelle 40 siècles ne nous contemplent pas, permet de définir trois « notes ». En premier la note de fond, la plus puissante, et qui est la base du parfum : elle est élaborée avec des essences tenaces et elle peut rester de 8 heures à plusieurs jours. Ensuite la note de cœur, qui définit l’identité du parfum : elle dure entre 2 et 10 heures. Et pour finir la note de tête, celle que l’on sent en premier dans le parfum, mais qui disparaît à peine 2 heures après application. Si on est libre de choisir la direction qu’on souhaite donner à sa réalisation, on est guidé de loin en loin par un professionnel, qui nous informe des mariages potentiellement déplaisants entre certaines fragrances. La recherche de l’accord parfait est à la fois ludique et extrêmement prenante. Le plus délicat, au final, c’est de ne pas trop cogiter. Il faut se laisser guider par son nez, et non par sa tête. L’intellect ne sert ici à rien. Apparemment, j’ai une bonne propension à avoir la tête vide, car je me suis très bien débrouillé (dixit le maître-parfumeur, qui a décrit ma création comme « extrêmement fine »). 🙂 Pour plus d’informations, allez sur le site de cet atelier de création de parfum à Lyon.



L’intégration financière en zone euro reste encore insuffisante et ne permet pas une allocation efficace du capital


L’intégration financière, et notamment une parfaite mobilité du capital, constitue un élément essentiel pour faire fonctionner efficacement une zone monétaire. L’absence d’obstacle à la mobilité du capital et de la liquidité permet en effet d’allouer l’épargne là où elle est la plus efficace, sans prise en compte des frontières nationales, et, dans un cadre réglementaire adapté, de limiter les risques liés aux déséquilibres excessifs. De plus, l’intégration financière, en opérant un partage des risques privés entre les États membres via la détention d’actifs à l’étranger et le crédit transfrontalier, permet de mieux diffuser les chocs économiques dans la zone et, partant, de renforcer la capacité d’un État, et plus généralement d’un pays, à absorber un choc asymétrique. L’ampleur de la stabilisation pouvant être opérée par ce biais fait cependant l’objet d’estimations très différentes1 . Malgré les avancées majeures liées à la réalisation de l’Union bancaire, l’intégration financière en zone euro reste partielle, comme en témoigne notamment le fait que les échanges sur le marché interbancaire et les détentions croisées d’actifs n’ont pour l’instant pas retrouvé leur niveau d’avant crise, que l’on ne voit pas émerger de groupes bancaires transfrontaliers et que les marchés de capitaux européens restent insuffisamment développés avec un important biais domestique. Par ailleurs, l’assainissement des bilans bancaires n’est toujours pas terminé près de dix ans après le déclenchement de la crise financière. En particulier, le niveau de créances douteuses reste très élevé dans certains pays, ce qui pèse sur le financement de leurs économies, influe négativement sur le coût du crédit et la transmission de la politique monétaire, et constitue un frein à l’intégration financière. La persistance d’obstacles à la mobilité du capital et de la liquidité, ainsi qu’au développement de services financiers transfrontaliers au sein de la zone euro, maintient une situation de fragmentation financière. Celle-ci se traduit par une hétérogénéité des conditions de financement des agents économiques entre États membres de la zone euro, qui n’est pas exclusivement liée au niveau de rendement ou de risque associé aux projets financés. Ce faisant, la fragmentation financière affaiblit la transmission de la politique monétaire, limitant son efficacité.